L’épopée de la Coupe du Monde mexicaine marque la fin d’une génération d’exception. Dès la fin de la compétition les cadres que sont Rocheteau, Bossis et Giresse annoncent leur retraite internationale. Un an plus tard, et alors que les éliminatoires pour l'Euro 88 sont déjà bien mal engagés pour l'équipe de France, Platini met lui un terme définitif à sa carrière.
Le 11 juin 1988, en présence du président de la République François Mitterrand, la FFF inaugure le Centre technique national Fernand-Sastre également connu sous le nom d'institut national du football de Clairefontaine. Ce centre qui à couté 104 millions de francs forme des jeunes footballeurs et accueille les joueurs de l'équipe de France avant les matchs internationaux.
La transition est trop brusque, et la nouvelle génération échoue successivement à se qualifier pour l’Euro 88 et le Mondial italien de 1990. Le match nul contre la sélection chypriote du 22 octobre 1988 propulse Claude Bez, l'influent président des Girondins de Bordeaux, au poste de superintendant de l'équipe de France, un poste spécialement crée pour lui. Claude Bez désigne alors Michel Platini à la tête de la sélection en novembre 1988. Si l'arrivée d'un nouveau sélectionneur emblématique comme Michel Platini n’empêche pas l'absence au Mondial italien, elle suscite pourtant de nombreux espoirs.
La copie parfaite rendue par l’équipe de France dans les éliminatoires de l’Euro 92 (8 victoires en 8 rencontres) laisse augurer un retour aux succès des années 1980 à défaut d’un retour au beau jeu. En effet, voyant sa marge de manœuvre limitée par la faiblesse des individualités dont il dispose, le sélectionneur Platini a construit une équipe à vocation très défensive, sans véritable milieu créateur, et qui compte sur les deux grands joueurs français de l’époque (Éric Cantona et Jean-Pierre Papin) pour faire la différence en attaque. Alors que l'équipe de France a remporté tous ces matchs de qualification, les matchs de préparation à l'Euro 1992 sont bien moins convaincants.
En conséquence peut-être, lors de l’Euro 1992 en Suède, la France est incapable de confirmer son parcours des éliminatoires et tombe sans gloire dès le premier tour, après deux matchs nuls contre la Suède (1-1) et l’Angleterre (0-0), et une défaite 1-2 contre le Danemark, futur vainqueur du tournoi.
Dans les mois qui suivent, l’équipe de France, forte d’un effectif à la qualité en hausse, semble retrouver des couleurs (il faut tout de même attendre le 14 octobre pour que la France gagne un match en 1992, 2-0 contre l'Autriche en qualifications). Mais lors des éliminatoires de la Coupe du monde 1994, les Bleus, s’effondrent dans la dernière ligne droite : alors qu'il leur suffit pour se qualifier d’une victoire face aux modestes israéliens ou d'un nul contre la Bulgarie lors de leurs deux derniers matchs, ils concèdent coup sur coup deux cuisantes défaites à domicile à l’automne 1993 (2-3 contre Israël, puis 1-2 contre la Bulgarie, avec à chaque fois un but encaissé à la dernière minute). Les Français manquent une qualification qui leur semblait promise.